samedi 4 août 2012

Le plaisir lié à la violence dans le jeu vidéo est réel

Le plaisir lié à la violence dans le jeu vidéo est réel" nous dit la psychologue Yvane Wiart.

Elle a raison.

Je suis Chasseur Tauren sur World of Warcraft. Et un de mes grands plaisirs de pouvoir être agressif et violent. Je farme régulièrement le cuir à Tol Barad, et je ne supporte pas la présence du moindre Ally. Je charge sans distinction tout membre de la faction adverse. Je ne me soucie pas de son équipement, ni de sa classe, ni même qu’il s’agisse d’un individu isolé ou d’un groupe.

J’attaque sans avertissement. Je cède au plaisir de l’ivresse du combat. Je suis toujours prêt à une nouvelle bataille. D’ailleurs, je farme en full stuff PvP ce qui est un message adressé à tous les Ally à la ronde : vous n’êtes pas bienvenus. C’est bien entendu agressif et même parfois violent. C’est ce que j’aime. J’aime avoir les deux sabots ancrés dans la terre d’Azeroth, décocher mes flèches tandis que mon fidèle compagnon Aragne l’immobilise de sa toile. J’aime sentir le calme de mon Entrainement de Sniper me permettre de faire davantage de dégâts. J’aime voir l’Ally marcher vers moi, et tomber dans mon Piège de Givre, et entrer dans la zone mortelle des 30% de points de vie qui me permettront de décocher Tir Mortel

J’aime être méchant et vicieux. J’aime tuer ingame. J’aime endormir mes victimes d’une Piqure de Wyverne et me moquer d’elles.J’aime camper mes victimes. J’aime les attaquer encore et encore. J’aime imaginer leur agacement lorsqu’ils rez pour la troisième fois et qu’ils me trouvent encore sur leur chemin. J’aime les voir, finalement, renoncer à combattre. Cela ne m’empêche pas de les tuer une fois encore. Je tue à vue tout Ally que je crois. La règle ne souffre aucune d’aucune exception. J’attaque tout Ally quelque soit sa classe, son niveau, ou même son nombre. Individus et groupes reçoivent le même traitement.

Le plaisir de ces charges sauvages n’est pas si éloigné de celui du jeu d’échecs  “ Le moment que je préfère le plus dans une rencontre, disait Boddy Fischer, c'est celui où je sens que la personnalité de l'adversaire se brise.” Le PvP ouvre exactement sur ce type de plaisir; On sent le moment ou l’autre renonce. Il n’y croit plus. Il est vaincu. Il est brisé.

Les échecs comme les jeux vidéo sont des mises en scènes des conflits internes que chacun mène en son for intérieur. Les différentes pièces de l’échiquier sont investies imaginairement comme enfants (pions), ou figures parentales (Roi, Reine) ou dotés d’attributs (la puissance de la Tour, le caractère erratique du Cavalier etc.). La position de départ dans un MMO est donnée par le personnage de jeu. Chacun investi le personnage en fonction de son apparence  : la lourde armure des guerrier, le tissu des mages et des prêtes et de son style de combat (corps à corps vs distance). Dans le combat, il est possible de sentir le courage dont on fait preuve, ou sa tendance au défaitisme. Il est possible de vivre pleinement ces émotions, et donc de pouvoir mieux prendre conscience de son propre fonctionnement parce qu’il s’agit d’un jeu.

1 commentaire:

  1. Coucou...
    Incroyable ! Cela ne m’étonne pas de lire une telle chose mais je me demande encore pourquoi autant de jeux remplis de violence sont toujours vendus. Les parents doivent commencer à prendre leur responsabilité par rapport à leurs enfants et aux jeux qu’ils jouent…
    Au revoir.

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